Le 27 avril dernier s’est tenue à Lormes, la deuxième rencontre des fabriques de territoire de BFC. L’occasion de favoriser l’interconnaissance des projets sous forme de Petcha Kutcha, de travailler sur leur modèle économique et leur mesure d’impact.
La préparation de l’évènement
La première rencontre des fabriques de territoire a eu lieu en juin 2022 à la Coursive. Organisée en partenariat avec France Tiers-Lieux, cette journée avait permis de travailler sur la relation réseau régional / fabriques et de dresser collectivement un état des lieux des rôles de chacun dans l’accompagnement des porteur.euse.s de projet de tiers-lieux.
Pour la rencontre 2023, nous avons souhaité co-créer l’évènement avec un groupe volontaire de fabriques. Suite à un questionnaire, nous avons pu recueillir les attentes des participant.e.s et dentifier des lieux prêts à nous accueillir pour cette journée.
Le comité d’organisation a ensuite travaillé sur la préparation des animations pour chaque thématique et choisi de se réunir à Lormes, au Relais des Futurs.
Petcha Kutcha
Pour favoriser l’interconnaissance entre les différentes fabriques et qu’elles puissent présenter leurs projets, le comité d’organisation a proposé de débuter la journée par des Petcha Kutcha. Ce format de présentation permet de donner un cadre contraint pour des présentations rapides. En effet, les présentateurs disposent de 20 diapositives qui doivent durer chacune 20 secondes. Ce fut l’occasion de découvrir les projets portés par chaque fabrique sous un nouvel angle. Ce temps d’interconnaissance fut suivi d’une visite du Relais des futurs, d’un repas partagé à l’Odessa, puis d’une visite de Lormes, véritable cité tiers-lieu.
Les ateliers de l’après-midi
D’abord, plusieurs constats ont été dressés dans le cadre d’un atelier dédié aux modèles économiques des Fabriques de territoire :
- Une forte hétérogénéité de profils des fabriques de territoire
- Un consensus autour de la notion d’hybridation d’activités et de ressources
- Une fragilité des modèles économiques et une difficulté à identifier des sources d’autofinancement à la sortie du dispositif Fabrique de territoire
Pour répondre à ces difficultés, la plupart des fabriques de territoire présentes ont indiqué être actuellement en réflexion autour d’un ou plusieurs sujets suivants :
- Développement d’activités marchandes (location d’espaces, épicerie, bar, restauration, ateliers évènementiel)
- Développement d’une offre de formation
- Développement d’une offre d’accompagnement des porteurs de projet
- Développement de nouvelles activités et recherche d’agréments (ex : Espace de vie sociale)
- Réponse à des marchés publics
- Recherche de financements européens
- Recherche de mécènes
Les fabriques présentes ont pointé les freins et difficultés suivantes :
- De plus en plus d’acteurs ne mettant pas la coopération au centre de leurs projets se déclarent tiers-lieux, ce qui nuit à la reconnaissance des acteurs présents depuis longtemps sur le territoire
- Une concurrence entre acteurs et un sentiment parfois « d’être dépossédé de son savoir-faire ». En ce qui concerne l’accompagnement de porteurs de projet par exemple, les fabriques pointent que de plus en plus d’acteurs de l’ESS ou d’indépendants se positionnent sur ce sujet instaurant toujours plus de concurrence.
- Sur la formation, les fabriques ont manifesté le souhait de pouvoir mieux se coordonner entre elles de façon à pouvoir penser une offre de formation mutualisée, réalisée pour et par les acteurs des tiers-lieux
Ensuite, les fabriques se sont essayées à construire une grille d’indicateurs qui permettrait de témoigner de leur dynamisme social, citoyen, écologique et économique (en s’appuyant sur le Guide « Impact des tiers-lieux » réalisé par Familles Rurales). Les fabriques ont manifesté leur envie de travailler à une mutualisation de leurs données afin de témoigner de leur impact, en alertant néanmoins sur le risque de rendre ce type de données obligatoires dans le cadre d’un nouveau dispositif, dans la mesure où toutes ne seraient peut-être pas toujours en capacité de mesurer ces impacts.
Le lieu d’accueil
Les fabriques ont été accueillis au relais des futurs par Aymeric Seron (coordinateur de la Tisserie et co-fondateur du relais des futurs). C’est un tiers-lieu favorisant les transitions des urbains dans le monde rural à Lormes, mais également un lieu de lien social sur la commune qui propose des activités tout au long de l’année.
Le relais, c’est des chambres pour venir tester le monde rural pendant quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, une cuisine partagée, un espace de coworking, un bar associatif et une grange / salle des fêtes / salle d’exposition.
Le repas du midi a eu lieu à Odessa, restaurant favorisant les producteurs locaux.